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Association : VENTS LIBRES SUR NOS COLLINES.
Activité : Défense de l'environnement
No de parution : 20050048
Département (Région) : 26 - Drôme (RHONE-ALPES)
Courriel : ventsdescollines@laposte.net
  Date de la déclaration : 7 novembre 2005.
 Pour ceux qui veulent en savoir plus

sur Espeluche:

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19 décembre 2011 1 19 /12 /décembre /2011 14:29

 

1/ La crise de la Zone Euro

 

La dramatisation récente des événements, amplement soulignée par les médias depuis octobre dernier, a eu un mérite : celui de montrer à quel niveau se situe celle-ci. C'est une crise financière systémique ("globale") et non plus l'addition de crises locales (Grèce, Irlande, Portugal, Italie...).

Pour beaucoup d'analystes, lors du Conseil européen du 8 et 9 décembre dernier, les décisions prises ont concerné uniquement les efforts de consolidation fiscale des pays de la zone euro, en faisant l'hypothèse selon laquelle les problèmes venaient uniquement d'un manque de respect par les États, des disciplines du pacte de stabilité : certes, celui-ci souffre en effet d'erreurs de conception autant que d'application ; mais s'y ajoutent l'interaction perverse, "systémique", entre crise souveraine et crise bancaire du fait d'un endettement excessif, d'une part, et crise de balance des paiements en raison d'écarts de compétitivité notamment, d'autre part, entre les pays du nord de la zone euro et ceux du Sud. Pour être crédible, la réponse à la crise de la zone euro doit donc impliquer des acteurs supranationaux, comme la Commission européenne (pour le contrôle budgétaire) ou la B.C.E. et le F.M.I. (pour le soutien aux banques et aux États). Pour les décideurs politiques, la difficulté est de concilier des actions traitant les deux causes de la crise (endettement excessif et écarts de compétitivité) et celles qui s'attaquent aux conséquences immédiates (désordre touchant les marchés financiers, les banques). L'ordre des priorités est, selon nous, de restaurer la stabilité du système financier. Sinon les programmes de réformes en faveur de la croissance échoueront et les programmes d'austérité ne seront pas socialement acceptables. La stabilisation des marchés financiers et des systèmes bancaires permettrait de réduire la sévérité et la durée de la récession, pas de l'éviter. Malheureusement le financement des États dans des conditions normales n'est pas assuré comme on le constate aujourd'hui pour l'Italie et l'Espagne et peut-être demain pour la France.

Cette crise fait donc planer la menace d'une crise systémique mondiale. Comme solutions à court terme (pour 2012), on peut imaginer en urgence un rôle encore accru de la BCE et aussi du FMI pour faire face à des stress financiers. À plus long terme un chemin vers un fédéralisme budgétaire et l'émission d'euro obligations, avec une redéfinition probable des frontières de la zone euro.

Ailleurs qu'en zone euro et que dans le reste de l'Europe où la récession est également présente, la situation est contrastée. D'un côté les États-unis voient une croissance faible, trop faible pour les standards américains, pour autant on reste confronté à une énorme incertitude aussi bien à court terme qu'à long terme dans le reste du monde, le mouvement général est au freinage de la croissance, au point que le souci majeur n'est plus de combattre l'inflation mais de soutenir la croissance, d'où s'allonge le nombre de pays amorçant l'assouplissement de leur politique monétaire : Brésil, Indonésie, Australie, Thaïlande et même Chine.

 

2/ Impact sur le secteur éolien

 

Compte tenu de nos observations du premier paragraphe et écartant un éclatement de l'Euro, nous pensons qu'en Europe, la croissance économique devrait rester modeste pendant une longue période (10 ans pour donner une idée), ainsi donc la consommation électrique devrait rester stable en prenant en compte les effets attendus des économies d'énergie d'une part et un arrêt de la désindustrialisation (avec les premiers résultats des mesures prises par les gouvernements et une parité euro-dollar plus favorable) d'autre part.

 

2a : Parmi les fabricants d'éoliennes, nous avons choisi le leader mondial, le danois Vestas, avec 15% de parts de marché, dans sa présentation du 9 novembre dernier, il a annoncé un important programme de réorganisation et de réductions de coûts et d'investissement en raison d'une chute de rentabilité afin de faire face à deux années "challenging" 2012 et 2013 et a en conséquence abandonné ses objectifs de chiffre d'affaires 2015 en raison des changements intervenus depuis deux ans sur ses trois principaux marchés

- en Europe : "avec la crise de la dette souveraine (voir paragraphe 1) : il existe une grande incertitude en Europe du Sud, même si l'Allemagne et la Suède restent attrayants"

- aux États-unis "où les avantages fiscaux ne seront pas reconduits en 2013", la rigueur budgétaire s'installant de façon pérenne après les élections présidentielles, les objectifs de réduction des émissions de CO2 (cf la récente conférence de Durban) passant loin derrière...

- en Asie "la demande en Inde et Australie devrait rester forte, mais la Chine, devenue en 5 ans le premier producteur d'éoliennes, la dynamique quasi exponentielle paraît remise en cause" : en effet, les différents soutiens gouvernementaux (subventions, financements) ont entraîné surcapacités de production (60 fabricants !) face à un freinage de la demande provoqué et par des problèmes de connexion aux réseaux électriques et des défauts de qualité... il faudra attendre, comme pour d'autres secteurs de ce pays une consolidation bien venue d'où ressortiront les deux grands gagnants, Sinovel et Goldwind. Ils seront alors dans le Top 4 mondial, à côté de General Electric, avec environ 10% chacun, assez loin derrière Vestas, mais devant les allemands Siemens, Enercon, l'indien Suzlon et l'espagnol Gamesa. Par contre pour Vestas, "l'offshore devrait connaître encore une forte croissance au Royaume-Uni, en Allemagne, comme en Chine, et représentait environ deux tiers des nouvelles livraisons". En incidence on notera que les deux fabricants français d'éoliennes offshore, Arevawind, ainsi qu’Alstom, tous deux beaucoup plus petits que leurs concurrents mentionnés ci-dessus, devront pour remporter les appels d'offre sur ce marché mondialisé, faire la course en tête sur le plan technologique...

 

2b : En Europe, en tant qu'analystes, nous pensons que la rentabilité des grands du secteur éolien d’énergie (EDF, RWE, EON, GDF Suez, Iberdrola, Endesa) qui possèdent des filiales ou divisions opératrices d'ENR (l'éolien offshore sera à rentabilité décalée malgré les subventions et un prix très élevé), va être durablement affectée par une évolution défavorable des prix de l'électricité (déjà bien visible en Allemagne et dans les pays nordiques) du fait d'une surcapacité et du développement important des renouvelables (les prix de marché ne donnant plus les signaux d'investissement nécessaires pour des centrales indispensables pour couvrir l'intermittence des ENR) dans ces pays.

 

En Allemagne, on note par ailleurs de très nombreuses décisions politiques défavorables (décision brutale d'arrêt du parc nucléaire) aux fabricants et opérateurs d’énergie éolienne que regrette vivement RWE dans son dernier rapport. Son bilan, ainsi que celui de tous ses collègues européens, se dégrade. De lourds investissements sont attendus en lignes haute tension (4 000 km), en période de pointe la demande ne serait plus assurée. Pour info, son confrère E.on qui vient d'annoncer un important programme en éolien offshore de 7 milliards d'euros sur 5 ans, est le seul à répondre à l'appel d'offre du Tréport et va donc pouvoir se positionner au maximum de la fourchette de prix de rachat proposé par le gouvernement, ce qui est un comble...

 

Par ailleurs en France, nous pensons qu'il sera (très) difficile pour un nouveau gouvernement (surtout socialiste) d'augmenter significativement les tarifs réglementés pour accroître la rentabilité du parc nucléaire, alors même que la hausse de certains coûts (réseaux et énergies renouvelables) justifiera des augmentations non négligeables.

Et il faudra tenir compte des surcoûts liés au plan (socialiste vert) de réduction des capacités de production d'électricité d'origine nucléaire (réduction de la proportion de 75% à 50%) chiffrés à 124 milliards d’euros au minimum par l'Institut Montaigne, surcoûts à faire supporter par le contribuable/consommateur.

À titre d'information, ce montant est bien supérieur, selon certains calculs approximatifs, au coût du parc EDF rénové sans EPR (50 milliards d’euros) ou même à celui d'un parc rénové à 75% et EPR à 25% (87 milliards d’euros).

En conclusion, en période de rigueur, ne faut-il pas faire une étude comparée objective des coûts et investissements sur longue période des différentes solutions pour EDF, parc rénové sans EPR, parc EPR à 100%, parc rénové à 75% et EPR à 25%, parc rénové à 75% et ENR à 25%....

 

P. Delmas

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