Cimetières d’éoliennes en vue
(Merci de lire l'article sur le journal canadien: l'Avantage)
Le professeur Jean-Louis Chaumel est l’auteur de l’étude réalisée par le Groupe éolien. Une étude réalisée par le Groupe éolien de l’Université du Québec à Rimouski révèle que les cimetières d’éoliennes rouillées ou paralysées pourraient bien apparaître en Gaspésie d’ici moins de sept ans. Réalisée à la demande de groupes d’agriculteurs, de municipalités, de MRC et d’organismes de développement économique, l’étude démontre que le vieillissement des parcs éoliens est beaucoup plus rapide que prévu. En outre, les conditions climatiques et le froid entraînent des réparations aux éoliennes plus fréquentes, plus longues et plus coûteuses.«Après à peine 15 ans d’exploitation, certaines éoliennes au Canada ne seront plus rentables et leur propriétaire va inévitablement les abandonner progressivement», observe le professeur Jean-Louis Chaumel. D’où la questio: qui va défrayer les coûts d’enlèvement des éoliennes désuètes? «Les engagements prévus dans les contrats avec les agriculteurs sont vagues et d’un point de vue juridique peuvent facilement être contournés, explique M. Chaumel. En définitive, le risque est grand que les municipalités soient pointées du doigt, elles qui auraient fourni les permis de construire». Le Groupe éolien estime que chaque vieille éolienne coûtera au moins 50000$ à démonter et à transporter au rebut. L’organisme indique d’ailleurs qu’il faut dès maintenant prévoir un fonds de démantèlement. «C’est-à-dire un compte en fiducie où le promoteur doit verser de l’argent et que la MRC peut contrôler. Sans cette forme d’assurance, les menaces sont réelles sur le tourisme, le paysage et la qualité de vie des propriétaires de terres», indique Jean-Louis Chaumel. Enfin, c’est le modèle québécois du développement éolien que le Groupe éolien questionne avec son étude. «L’étude s’interroge sur le silence du BAPE et d’Hydro-Québec qui n’ont pas su, jusqu’ici, imposer aux promoteurs des mécanismes très sûrs, et protéger les communautés contre ces risques, potentiellement très coûteux», conclut M. Chaumel. 2006-03-13 par Jean-Francois Bouchard | (Photo: Courtoisie UQAR) |