Patrick GONIN
La Nouvelle République du Centre-Ouest INDRE, jeudi 19 janvier 2006, p. 2
L'énergie a ses modes. Le général de Gaulle, au nom de l'indépendance nationale, a lancé un vaste programme de construction de centrales nucléaires. Aujourd'hui, environ 80 % de l'électricité provient des réacteurs civils. Cette option a suscité de nombreuses manifestations hostiles et le camp des anti n'a pas baissé les bras, ne ratant jamais une occasion de protester à l'annonce d'un projet. L'Indre, qui n'a pas de rivière à haut débit, n'a pas de centrale, contrairement aux départements voisins, Civaux, dans la Vienne, abritant la petite dernière. La rivière Creuse est flanquée d'un bon vieux barrage hydroélectrique à Eguzon ; du traditionnel, rien que du traditionnel.
Le Bas-Berry se tourne vers une énergie dite propre, éolienne, animée par le vent, bien public. Une solution qui devrait normalement faire l'unanimité ; des écologistes aux adeptes de la productivité. Raté ! Les sociétés privées, étrangères pour la plupart, ont fait part de leur intention de planter des mats dans le paysage indrien ; une cinquantaine dans le canton de Vatan, d'autres sur les collines de Saint-Genou, à Heugnes, Saint-Georges, Migny, Jeu-les-Bois : la liste n'est pas exhaustive. Les postulants pullulent, des sérieux et des moins sérieux.
En règle générale, les maires voient d'un bon oeil l'installation des éoliennes, les propriétaires terriens aussi. Constat : pour l'instant dans l'Indre, les éoliennes jouent les Arlésiennes. La concrétisation semble difficile, les administrations concernées, considérant qu'il est peut-être urgent d'attendre, compte tenu de la contestation qui monte en puissance... et des faibles qualités éoliennes de nos terres.
Le vendredi 3 février, les associations « Vent Contraire » et « Luçay, terroir préservé », convient la population à la projection d'un film « L'argent du Vent II » qui se veut décoiffant. Construit à partir de témoignages d'élus et d'experts, il devrait selon les organisateurs « faire réfléchir propriétaires et supporters ». Le ton est donné. Invité, le sénateur Gerbaud, homme sage, président de l'association des maires : le courant va-t-il passer ?